MAREE HAUTE – MAREE BASSE
" Quand est-ce qu'on descend à la plage ? " " Je ne sais pas tu as regardé la table des marées ? Hier elle était haute en fin de matinée donc aujourd'hui... " Invariablement, la même phrase rituelle, tous les jours, qui rythme les journées... Marée haute, marée basse.
À marée basse : aller à la pêche miraculeuse aux crevettes grises dans les bâches, sentir le vent dans ses cheveux en faisant son jogging, se prendre un bain de mer vivifiant, caler sa serviette de plage avec ses chaussures pour qu'elle ne s'envole pas, prendre un bon bouquin et rêvasser en regardant les gens, admirer le travail de titan des petits bâtisseurs de forts luttant contre la montée de la mer...
À marée haute, se sentir le maître du monde en haut des dunes, puis aller prendre une gaufre liégeoise et un bain de foule sur la digue, s'installer et regarder le ballet des promeneurs, écouter les vagues qui claquent contre la jetée et admirer les touches colorées des voiles de cerfs volants et de kite surfs qui animent le ciel par temps de grand vent...
Et puis, parfois, se dire que ça nous est égal de ne pas savoir, et, arrivé en bas de la rue, face à la mer, se prendre de plein fouet ce spectacle perpetuel. Juste partir, marcher sans but et se perdre dans l'immensité de cette plage et de ce ciel, regarder, sentir, écouter...
Marée haute - marée basse, comme une respiration, un souffle retrouvé.
Wissant, 2021