Marie-Pierre Lambelin

3 petites filles / Chapitre 2 : Marie-Thérèse

9 mai 1899, Bordeaux : lettre d’Auguste à ses parents

« Mon voyage [de noce] n’aura pas duré un mois, comme je l’avais fait prévoir, mais quatre semaines ! On ne pourra me reprocher… d’avoir abusé. Je l’ai déjà dit plusieurs fois, je crois, je n’aime pas qu’on me le fasse sentir, alors que je ne le mérite pas. Au surplus un voyage de noces ne se fait pas si souvent, et puisque je n’ai pas l’intention d’en recommencer un de sitôt, j’aurais bien pu prendre six semaines ! Il me sera peut-être dur de reprendre le travail : enfin, ce ne sera pas faute de bonne volonté. Il a fait beau aujourd’hui : nous en avons profité pour rendre visite à la forêt et aux huitrières d’Arcachon, deux choses bien intéressantes, la seconde surtout. Que nous réserve Bordeaux ? … Marie-Thérèse vous envoie ainsi que moi ses meilleurs baisers. Votre fils chéri ».

14 septembre 1900, Lille : lettre d’Auguste à son père

« Marie Thérèse s’est levée avant-hier, j’ai diné avec elle ces deux derniers jours ; le mioche [Michel], par ce beau temps, fait tous les jours sa petite promenade. On l’a pesé hier après son bain : 8 livres et ½. Ma femme est très fière de son fils ».

05 septembre 1905 : lettre de Marie Thérèse à Zabeth[Élisabeth, sœur d’Auguste]

« Antoinette mère et fille se portent bien ; cette dernière pousse admirablement, elle est d’une sagesse parfaite, elle dort sans s’arrêter… Ici la braderie a été plus resplendissante que jamais ; j’avais deux gros paquets d’ouate dans les oreilles pendant la nuit ce qui m’a permis de dormir presqu’aussi bien qu’à Paris-Plage. J’ai fait quelques acquisitions : petits tapis, dentelle et un petit livre de piété… Michel compte faire de bonnes après-midis dans le grand jardin avec l’oncle Pierre. Il n’a pas encore été au cirque, ce sera pour dans quelques jours. Il aime beaucoup la foire et surtout les gaufres ».

3 juin 1909 : lettre d’Auguste à Louise [sa tante]

« Je vous avais promis un récit détaillé de mon voyage à Rome : il y a plus d’un mois que je suis revenu, je n’ai pas encore mis ma promesse à exécution… Un souhait à faire aux personnes que j’aime, à vous, à mon oncle en particulier, serait d’imiter mon exemple en profitant d’une semblable circonstance : de ma vie je ne verrai plus rien d’aussi captivant ! … [Nos enfants] vont bien, heureusement ! Michel est maintenant plein d’embonpoint en train aux jeux comme aux études, le jeune Étienne ne fait encore que gazouiller et sourire en montrant ses deux uniques dents, mais il le fait très gentiment, et son papa et sa maman sont loin de regretter d’en avoir fait acquisition ».

26 juillet 1914, Lille : lettre de Michel à Auguste - maréchal des logis LESAY, 1^er régiment d’artillerie de forteresse 11^e batterie, Verdun

« Tiennot va très bien : bonne maman a décidé de le laisser à la petite classe place de l’Église où l’on fait les cours de vacances à l’usage des enfants. Dédette… est toujours chez grand-mère et elle se porte admirablement, bien que toujours un peu énervée ; Mauriceau ne se lâche pas encore tout à fait, mais de chaise en chaise il a vite fait le tour de la salle. Nous avons appris par M. CARRELET qui est revenu à Lille que tous les malades de l’asile étaient en province mais que ceux de la Villa des Champs étant beaucoup moins nombreux, et par conséquent moins difficilement transportables, attendaient que le danger soit plus pressant ».

19 août 1914, Lille : lettre d’Antoinette à Auguste - maréchal des logis LESAY, 1^er régiment d’artillerie de forteresse 11^e batterie, Verdun

« Nous pensons bien à toi je t’assure, nous prions pour toi et espérons comme tu le dis te revoir « tout entier » le plus tôt possible. Nous avons reçu ce matin un télégramme du docteur MARIE disant que nous pouvions être très rassurés au sujet de notre chère Marie-Té et qu’une lettre du docteur était en route ; nous l’attendons impatiemment et t’en écrirons de suite tout le contenu. Je suis revenue de Wissant le 12. J’ai trouvé tous tes petits en parfaite santé… Je t’embrasse de tout mon cœur, Antoinette ».

24 septembre 1914, Verdun : lettre d’Auguste - maréchal des logis LESAY, 1^er régiment d’artillerie de forteresse 11^e batterie, Verdun - à Eugène DELESPAUL habitant 137 avenue Malakoff – PARIS [son oncle]

« J’ai donc recours à toi pour avoir des nouvelles des miens… Quelle triste chose tout de même que cette guerre ! Sais-tu que j’ai reçu moi aussi mon baptême du feu ? Nous étions partis le 18 à 15 kil[omètres] d’ici, où nous avons tiré le canon pour ma part comme chef de pièce 150 coups environ. J’espère que nos coups ont porté, les Allemands ont répondu la plupart du temps mal, mais plusieurs coups en plein dans la batterie, heureusement peu de blessés ; nous recommencerons sans doute mardi : à la grâce de Dieu ! ».

Journal en forme de lettres adressée à son fils Monsieur l’Abbé Georges DEHERRIPON, rédigé par Madame Hippolyte DEHERRIPON-GLORIEUX, habitant 55 rue des Anges à Tourcoing

- 13 octobre 1914 : « Mon pauvre Georges quels désastres ! Des quartiers entiers de Lille sont anéantis… Ces pauvres Lillois ont été surpris dans leur sommeil c’était un sauve qui peut épouvantable les uns dans la rue, les autres dans leur cave, car l’on ne s’attendait pas à ce bombardement, et chose horrible au milieu d’une ville en flammes, les Allemands, en frais costumes entraient dans Lille en jouant de la musique et en chantant !!… Nos pauvres LESAY sont bien à plaindre surtout Auguste qui est à la guerre, plus de maison, plus de maison de commerce et plus de femme elle est toujours dans une maison de santé ; l’on craint qu’il y ait beaucoup de victime dans les caves ».

- 17 janvier 1915 : « Peu de canon aujourd’hui. Je suis allée à Lille avec Mte [Marguerite] faire visite aux LESAY, Auguste va bien, il se remet un peu de ses émotions ; presque tous ses ménages habitent chez lui, ils sont une trentaine à loger ; il a fait commencer le déblaiement de la rue de Paris cela l’occupe un peu, l’on ne retrouve rien dans les décombres !!! ».

8 avril 19[15] : lettre d’Auguste à ses enfants

« Mes chers enfants,

Je vous souhaite à tous une excellente santé : l’ainé comme une petite maman pour ses petits frères et sœur, leur donnant le bon exemple par sa sagesse et son travail. Quelles places en classe cette année en l’absence de papa et surtout de maman ? J’ai tous les regrets de n’avoir pas pu assister à la 1ère communion du petit Tiennot : petit homme chéri qui doit être bien raisonnable j’imagine ? Et ma Dédette ? Peut-on en dire autant ? Chérie soumise et bien studieuse ? Et mon Mauriceau ? Je ne le reconnaitrais plus à mon retour, ce pauvre chou, ni lui non plus ! S’ils pensent toujours bien à leur papa et leur maman, on ne les oublie pas certes. Malheureusement maman ne va pas mieux, et Dieu sait si je pourrai vous la ramener un jour ».

9 avril 1915 : lettre de Jeanne à ses parents [sœur d’Auguste]

« De Marie Thérèse les nouvelles sont toujours les mêmes. Auguste quoique toujours peiné et attristé par toutes ses épreuves reste extrêmement courageux et confiant ; comme Tiennot et Dédette nous prions pour que le papa et la maman reviennent en même temps, si pas dans le même train. C’est petit Maurice qui doit être changé et grandi. Pauvres papas privés de leurs enfants, il y en a trop hélas en ce moment. Mais les beaux jours reviendront et le bon Dieu nous donnera encore le calme d’autrefois que nous saurons apprécier ».

25 mars 1917 : lettre d’Élisabeth à Auguste [sœur d’Auguste]

« La santé de Mme LIAGRE est, du moins en apparence, assez satisfaisante ; je crois que la société de Bernadette lui est une salutaire distraction et occupation. Aux vacances Étienne ou Michel font l’échange avec la petite sœur qui alors est enchantée chez bonne maman… Antoinette a souffert cet hiver de névralgies intercostales. Quand je suis partie elle était grippée, toussait. Entre nous je crois que c’est bien dans des ménages comme le sien que l’on souffre de la vie chère. Je ne sais pas ce qu’elle fait pour avoir de quoi vivre, mais ce doit être fort juste…

L’alimentation à Lille est presque entièrement assurée par les comités hollandais et américains qui nous donnent farine, riz, haricots secs, café, sain doux, lard salé, hareng salé, savon etc parfois il avait aussi confiture, fromage, sardines, beurre mais c’était alors le bon temps, maintenant on ne sait plus ce que c’est que toutes ces bonnes choses ; heureusement maman, la prévoyance et la bonté même, a fait provisions de conserves, confitures, poissons ; ce qui est le plus pénible, c’est le manque de sucre, on en touche si peu ! En fraude il arrive encore bien de la viande fraiche….

L’objet de vexation demandes tu ? Oui et de tous genres ; presque chaque jour les murs reçoivent des nouvelles affiches, commençant par un terme poli : j’ordonne, défense de ceci, de cela, déclarez ceci, donnez nous cela, et comme conclusion des menaces d’amendes, de réclusion, c’est charmant !...Risques d’obus… ? Oui parfois, on s’abrite aussitôt...

Mon avis sur le rapatriement de tes plus jeunes ? La question fut bien étudiée, retournée en tous sens… franchement tes enfants ne paraissant pas souffrir de la nourriture, si bien soignés et entourés par les bonnes mamans, tante Nette, Madeleine et Marie, ne manquent de rien. Étienne, grand et bien résistant, travaille bien et régulièrement au collège ; Maurice, choyé par bonne maman, dont il partage toujours la chambre, ira prochainement à la petite classe avec Dédette. Ici en France, puisque malheureusement leur maman ne peut s’en occuper, où iraient-ils ? Marie a eu je crois la délicate attention de s’offrir, mais est on plus en sécurité à Houdain ? Toi encore ne pourrais les voir que rarement aux moments des congés : pour Michel, s’il n’obtient pas de partir, quel nouveau chagrin d’être séparé d’eux… Voilà toutes les choses qu’entre tante Nette et nous on s’est dites pour ne pas ramener tes enfants. »

24 août 1917, Villa des Champs, maison de convalescence et de repos, 56 avenue de la République, Villejuif (Seine) : lettre de Daria MARIE [épouse et secrétaire du docteur A. MARIE, médecin en chef de l’asile de Villejuif] à Auguste

« Cher Monsieur,

La pauvre madame LESAY faiblit à vue d’œil, elle s’alimente peu malgré tous nos efforts et le mal fait des progrès à pas rapides.

Nous avons fait venir le prêtre de Villejuif. Notre pauvre malade en a manifesté la joie. Elle a fait ses prières avec le chapelet qu’elle garde tout le temps avec elle depuis.

Notre surveillante exécute scrupuleusement les prescriptions médicales. Elle est affectée à l’idée de perdre cette pauvre malade à laquelle nous sommes tous habitués. C’est le cœur navré que je vous écris, pensant à la peine que vous fera ma lettre ».

02 [erreur de date ?] septembre 1917, Grenoble : lettre de condoléance d’Élisabeth à Auguste [sœur d’Auguste]

« Dois-je te dire l’immense peine que cela me fait ? Que tu le sais, n’est-ce pas, car tu sais comme nous l’aimions… et puis, au fond, j’espérais toujours le miracle qui te la rendrait. Dieu ne l’a pas voulu. Comme tu le dis si courageusement, pour elle c’est la délivrance, et nul doute que déjà là haut elle n’ait retrouvé toute son affection qui semblait endormie pour toi et pour vos chers enfants, et qu’elle vous protégera Sainte Thérèse… Quelle douleur à laquelle je prends très large part, comprenant bien quels déchirement tu dois éprouver ; et pour Michel qui aimait tant sa mère, pour les petits qui l’auront bien peu connue et pour lesquels cependant c’est un vide irréparable ».

13 novembre 1917, Bonnay : lettre de F. B. BOUTE à Auguste [cousin d’Auguste]

« Je suis heureux de vous savoir à peu près libéré du service actif, je fais des vœux pour que vous revoyez bientôt vos chers enfants qui seront si heureux de vous retrouver après plus de 3 ans d’absence »

Souvenirs d’Étienne LESAY écrits par Gilles LESAY en 1988 d’après des questions à son père et d’après des notes d'Étienne

« La guerre durait et ceux qui étaient à Lille cherchaient à se regrouper en zone non occupée. C’était autant de bouches à nourrir en moins pour l’occupant. La tante d'Étienne et Bernadette, Madeleine BRICE-LESAY, avait cinq enfants et elle avait pratiquement adopté les enfants LESAY-LIAGRE, surtout après la nouvelle du décès de la maman d'Étienne, en septembre 1917, de la grippe espagnole qui a fait tant de ravages à la fin de la guerre. L’hiver en décembre 1917 fut très rude, Madeleine BRICE avec 7 enfants part en wagon de bestiaux en Belgique jusqu’à Braine-le-Comte. Ils y restent un mois et vont même à l’école en galoches de bois. Avec un vrai train de voyageurs, sur des banquettes de troisième classe, ils vont traverser la Belgique, le Luxembourg, l’Allemagne jusqu’à la Suisse. La Croix-Rouge offre aux enfants des gâteries et à Bâle un petit-déjeuner comme avant la guerre avec du pain blanc et un délicieux chocolat ».

Souvenirs d’Étienne LESAY écrits par Gilles LESAY en 1988 d’après des questions à son père et d’après des notes d'Étienne

« Puis c’est le voyage de Suisse à Paris à travers la France non occupée. Ils y sont accueillis par la belle-mère de leur tante Madeleine, Madame BRICE qui habite au 41 avenue Kleber. Ils y restent plusieurs mois… Ces mois parisiens leur permettent de revoir leurs pères Auguste LESAY et André BRICE. Après avoir combattu dans les Flandres, ce dernier est affecté à Bourges comme directeur de la pyrotechnie qui fabrique des explosifs. Il a cherché une maison où il puisse accueillir sa famille : une belle propriété à Fussy dont Étienne gardera le souvenir comme un véritable paradis… Les meilleurs moments ont une fin mais aussi la guerre avec l’armistice du 11 novembre 1918. C’est fin décembre 1918 que la famille BRICE, avec ses 5 enfants plus Étienne et Bernadette, rentre d’abord à Paris, un mois chez la grand-mère BRICE puis c’est le retour à Lille où les enfants LESAY retrouvent leur père.

24 septembre 1918 : lettre d’Étienne et Bernadette à Auguste

Etienne : « Cher Papa, il y a longtemps que tu es tout seul. Aussi pour te distraire, je t’envoie un petit mot. Je sais que tu as été à Lille, tu as dû être content de revoir Bon Papa et Bonne Maman et tous les autres restés là-bas. Il me semble que tu ne tarderas pas à être démobilisé. Verras-tu bientôt Michel ? Quelles nouvelles as-tu de Maurice, quand sera-t-il enfin de retour ? ».

Bernadette : « Maintenant la guerre est tout à fait finie, alors je demande à Saint Nicolas une boîte à ouvrage pour pouvoir raccommoder tes affaires ».

22 octobre 1918 : lettre d’Étienne à Auguste

« Je suis très joyeux que les Anglais ont pris Lille. Je crois bien que Grand-Mère [LIAGRE], Bonne Maman et Bon Papa [LESAY] reviennent pour te voir et nous voir tous ici. Malheureusement je sais que Michel est parti en Allemagne avec les Boches, mais j’espère le revoir au moins après la guerre ».

22 décembre 1918 : lettre d’Étienne à Auguste

« Cher Papa, je suis très content de ta démobilisation qui te permet de t’occuper du magasin avec Michel. Je crois bien que tu as trouvé Momo [Maurice] en bonne santé à Lille. Ici tout le monde est en bon état, personne ne craint les maladies. Malheureusement Odile s’est fortement brûlée en touchant à l’eau chaude. J’espère que pour toi, il n’arrive pas des malheurs pareils ».

25 mars 1919, Houdain : lettre de Marie à Auguste [sœur d’Auguste]

« J’ai lu avec émotion votre bonne lettre. Nous avons l’absolue confiance, Gabriel et moi, que tu n’auras qu’à te féliciter de ta décision. Il nous est bon de penser que tu vas reconstituer ton foyer de telle façon que notre chère Thérèse elle-même l’approuverait. Antoinette a fait ses preuves de qualités rares, je te félicite à l’avance de son précieux concours pour l’éducation de tes chers enfants, et de sa société de tous les instants qui te redonnera la vie douce et heureuse que nous te souhaitons. Nous même l’accueillons avec joie, elle nous sera une sœur très aimée. Je lui écris dès de soir nos souhaits de bienvenue dans la famille, d’avance elle s’était acquis la sympathie de nous tous ».

ANNEXES

DONNEES BIOGRAPHIQUES

- 26 avril 1874 : naissance d’Auguste Charles Joseph LESAY à Lille (fils d’Auguste François LESAY, négociant, et de Marie Charlotte DELESPAUL, sans profession, habitant 29-31 rue de Paris à Lille).

- 15 décembre 1879 : naissance de Marie Thérèse Émilie Adèle LIAGRE à Lille (fille d’Édouard Louis Jean Baptiste LIAGRE, avocat, et de Laure Marie Estelle GRANDEL, sans profession, habitant 28 rue des Fossés Neufs à Lille).

- 11 janvier 1882 : naissance d’Antoinette Julie Marthe Sophie LIAGRE à Lille (fille d’Édouard Louis Jean Baptiste LIAGRE, industriel, et de Laure Marie Estelle GRANDEL, sans profession, habitant 28 rue des Fossés Neufs à Lille).

- 13 et 15 avril 1899 : mariage d’Auguste Charles Joseph LESAY, négociant, et Marie Thérèse Émilie Adèle LIAGRE, sans profession, à la mairie de Lille puis à l’église Saint-Martin d’Esquermes à Lille.

- 29 août 1900 : naissance de Michel Auguste Marie Joseph LESAY à Lille (fils d’Auguste Charles Joseph LESAY, négociant, et de Marie Thérèse Émilie Adèle LIAGRE, sans profession, habitant 68 rue de Turenne à Lille).

- 07 novembre 1904 : mariage de Marie François Auguste ARNOULD, agent d’assurances, et Antoinette Julie Marthe Sophie LIAGRE, sans profession, à la mairie de Lille.

- 04 septembre 1908 : naissance d’Étienne Édouard Marie Joseph LESAY à Lille (fils d’Auguste Charles Joseph LESAY, négociant, et de Marie Thérèse Émilie Adèle LIAGRE, sans profession, habitant 5 rue d’Isly à Lille).

- 19 mars 1910 : naissance de Bernadette Anne Marie Joseph LESAY à Lille (fille d’Auguste Charles Joseph LESAY, négociant, et de Marie Thérèse Émilie Adèle LIAGRE, sans profession, habitant 33 rue de Paris à Lille).

- 23 mai 1913 : naissance de Maurice Gabriel Marie Joseph LESAY à Lille (fils d’Auguste Charles Joseph LESAY, négociant, et de Marie Thérèse Émilie Adèle LIAGRE, sans profession, habitant 33 rue de Paris à Lille).

- [Deuxième semestre] 1913 : Marie Thérèse tombe en dépression et part se faire soigner à Villejuif.

- 10 juin 1915 : mort de Marie François Auguste ARNOULD, adjudant, à Hébuterne (Pas de Calais).

- 23 septembre 1917 : décès à 10 heures avenue de la République Villa des Champs de Marie Thérèse LIAGRE, sans profession, domiciliée avec son époux à Lille (Nord) rue de Paris 33, épouse de Auguste Charles Joseph LESAY âgé de 43 ans actuellement adjudant au premier régiment d’artillerie à pied.

- 07 janvier 1920 : Marie François Auguste ARNOULD, adjudant, est reconnu mort pour la France le 10 juin 1915 à Hébuterne, Pas de Calais (mention « tué à l’ennemi ») ; jugement rendu par le tribunal d’Arras (transcris le 31 janvier 1920 à Hébuterne, Pas-de-Calais)

- 28 février 1920 : mariage d’Auguste Charles Joseph LESAY, négociant, et d’Antoinette Julie Marthe Sophie LIAGRE, sans profession, à la mairie de Lille.

LILLE ET LE PREMIERE GUERRE MONDIALE

- 18 avril 1913 : Auguste est promu maréchal de logis par ordre de détachement.

- 28 juin 1914 : l’archiduc François-Ferdinand, héritier de l’empire d’Autriche-Hongrie, et son épouse, sont assassinés par des militants nationalistes à Sarajevo.

- 01 août 1914 : Auguste est rappelé en activité par le décret de cette date appelant à la mobilisation générale (1^er bataillon d’artillerie à pied Verdun).

- 28 juillet 1914 : l’Autriche-Hongrie déclare la guerre à la Serbie.

- 01 août 1914 : l’Allemagne déclare la guerre à l’Empire russe, la France se mobilise à son tour.

- 01 août 1914 : Lille est déclarée ville ouverte.

- 03 août 1914 : l’Allemagne déclare la guerre à la France et envahit la Belgique.

- 12 octobre 1914 : les Allemands envahissent Lille, qui capitule le 13 octobre. L’occupation allemande commence. Les lillois vont subir de nombreuses exactions, privations.

- 01 octobre 1916 : Auguste passe au 62^e régiment d’artillerie Dunkerque.

- 16 décembre 1916 : Auguste est nommé adjudant.

- 01 juin 1917 : Auguste passe au 1^er régiment d’artillerie à pied Dunkerque.

- 17 octobre 1918 : Lille est libérée, sans résistance, par les troupes britanniques du général William BIRDWOOD.

- 29 octobre 1917 : Auguste passe à la 20^e section S.E. régiment

- 19 novembre 1918 : ordre de mise en sursis d’appel d’Auguste jusqu’au 15 mars 1919 en qualité d’industriel (Maison Auguste LESAY 141 rue Saint-Denis PARIS).

- 12 février 1919 : Auguste est mis en congé illimité par le 19^e train (dépôt démobilisateur) se [?] à Paris rue Saint-Denis.